Au sein de Continuum, nous sommes persuadés que la pollution sonore et son pendant positif, l’équilibre sonore naturel, sont des enjeux de santé publique.
Comment amener davantage de personnes à cette prise de conscience alors que le grand paradoxe du bruit est d’être une gêne génératrice de fatigue méconnue ?
Pour réfléchir sur le sujet, nous avons échangé sur le sujet avec Paul Rivier[1].
Inventeur de produits atypiques, cet ancien dirigeant de Tefal, Calor puis Seb, est spécialisé en innovation utile.
Sa méthode, en tant que co fondateur de la chaire TMCI – Théorie et Méthodes de la Conception Innovante, aux MINES ParisTech – : observer l’individu, revenir aux sources et étudier les signaux faibles, pour comprendre les besoins émergents.
Il nous partage son regard pour une véritable innovation sonore. Découvrez son interview.
[1] « Cet ancien ouvrier a déjà doublé les effectifs de Téfal en convainquant le personnel d’imaginer des solutions pour réduire la part de travail dans chaque produit. » L’Usine Nouvelle, 8 décembre 1994. Cette intégration sociale a été poursuivi précise Paul.
Le paradoxe de la pollution sonore
Paul Rivier :
« Pour comprendre le futur, il faut également se pencher sur le passé lointain. Il contribue à consolider des réponses, des probabilités d’innovation et de guider vers les directions à prendre.
Historiquement, il y a un décalage entre les sens et les agressions que les personnes subissent – gazeuse, visuelle, sonore –, décalage qui n’est pas assez pris en compte jusqu’à présent
Sans en recevoir le qualificatif, l’ouïe est un sens premier au même titre que la vue, la mobilité ou la respiration. Pourtant, l’environnement gazeux ou le silence naturel ont la même importance dans l’équilibre humain.
Voir, se déplacer sont des activités humaines majeures aussi indispensables que décrypter des messages phoniques. Or, dans l’ordre de préoccupation, être aveugle ou en fauteuil est perçu comme pire que d’être malentendant.
Pour autant, mal entendre entraîne des problèmes, à la fois conscients et inconscients. Surtout que l’homme prend conscience de l’agression du bruit, après coup, en retrouvant un environnement sonore apaisé.
Une partie de la réponse pour faire prendre conscience de cette gêne sonore serait de mener les gens vers une situation d’« amortissement » sonore ».
Ils bénéficieraient alors de toutes leurs capacités auditives dans une situation de calme. Ils expérimenteraient ainsi comment l’équilibre sonore permet de mieux vivre, mieux ressentir, mieux penser.
Tant le silence naturel n’a pas été expérimenté, il est impossible de percevoir ce que l’on perd. «
La conception innovante
Paul Rivier :
« De mon point de vue, toute stratégie d’innovation efficace pour l’humain repose notamment sur l’observation de l’individu, dans son quotidien.
D’ailleurs, c’est ce que fait Continuum, en proposant des solutions acoustiques qui réduisent la pollution sonore et assurent son opposé, l’équilibre sonore naturel.
Pour une vraie innovation sonore : étudions la relation de l’individu avec son environnement et imaginons comment l’améliorer.
Dans nos sociétés actuelles caractérisées par une densité de l’activité, par un stress des notifications constantes des smartphones et des ordinateurs, il est salutaire pour l’homme de s’isoler dans un espace calme, intime, dans lequel se retrouver, se recentrer. «
L’innovation sonore
Paul Rivier :
« Revenons aux origines : primitivement, les agressions sonores n’existaient pas.
En revanche, la lumière du jour était présente. C’est pour s’en protéger que les paupières se rabattent, tant chez l’animal que l’homme.
Voici une solution physique pour atteindre l’obscurité (sauf en cas de forte lumière).
Côté oreille, nous n’avons rien pour nous protéger du son. Bien sûr, le tympan est situé au fond du conduit auditif. Mais, le corps humain reçoit, perçoit des sons autrement que par l’oreille : pensons, par exemple, aux vibrations d’un orgue, que l’on ressent physiquement.
Penser résoudre les problèmes du son par les bouchons d’oreille, par exemple, est une solution trop superficielle, qui ne traite pas l’ensemble.
Les bouchons d’oreille sont très inconfortables dans la durée.
Et surtout, ils altèrent le ton de la voix et le son entendu.
Poursuivons l’exemple avec une chambre anéchoïde : c’est un espace qui coupe la réverbération. Un tel espace change la couleur du son : il amortit l‘écho et modifie le son émis et envoyé dans l’organisme. Si l’on se déplace, les bruits de pas sont inaudibles, votre corps n’entend pas.
L’absence de pression sonore déséquilibre et fatigue l’organisme : il est d’ailleurs déconseillé de rester trop longtemps dans un tel lieu. «
L’équilibre sonore naturel
Paul Rivier :
« L’approche de Continuum de traiter l’environnement est novatrice.
La fatigue sonore ne se traite pas dans l’individu, mais à l’extérieur : en effet, ce n’est pas une habitude, mais une loi physique.
Traiter l’environnement permet à l’individu d’être en pleine possession de ses moyens, sans être coupé du monde.
Couper le son, c’est couper un moyen de communication. C’est le bruit qu’il faut traiter en l’abaissant, pour atteindre un équilibre.
Le traitement des solutions acoustiques Continuum respecte l’équilibre entre le son émis et celui qui est reçu par le corps, sans ni ne le modifier ni l’altérer. Il est naturel : on continue de recevoir et d’émettre du son, mais différemment.
Tandis que les bouchons d’oreille cloisonnent chacun dans son individualité, les solutions Continuum permettent à chacun de connecter son intériorité dans le but de mieux communiquer avec l’autre.
Effectivement, cela peut s’apparenter à un état naturel, dans lequel la parole n’est pas altérée.
Les solutions acoustiques Continuum sont essentielles : elles font partie d’un progrès nécessaire à l’humanité. Je suis d’autant plus touché par cette entreprise, car elle est dirigée dans une vision humaniste. «